La ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, s’envolera le 19 avril pour quelques jours en Californie pour promouvoir la qualité du contenu canadien aux géants des plateformes numériques que sont Google, Facebook, Twitter ou Netflix. La ministre dit avoir également l’intention de sensibiliser ces géants à l’importance de la « littératie » numérique, qui permettrait notamment aux lecteurs et spectateurs sur Internet de distinguer l’information de la fiction.
Bien qu’elle ait déjà annoncé qu’elle n’a pas l’intention d’imposer des quotas de contenu canadien sur Netflix, la ministre Joly a bien l’intention de plaider la cause de la diversité culturelle. Elle souhaite également inciter ces géants à faire davantage d’« investissements » au Canada.
C’est ce que la ministre Joly a réitéré vendredi, en marge d’un dîner organisé par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), au cours duquel elle prononçait une conférence sur les « industries créatives » et les nouveaux marchés. Les « industries créatives » du Canada représentent 3 % du produit intérieur brut (PIB) et quelque 630 000 emplois qu’il faut veiller à conserver, a-t-elle dit.
Alors que le gouvernement du Québec a déjà annoncé sa décision de soutenir les médias canadiens dans la crise qu’ils traversent, la ministre Joly n’a pas écarté l’éventualité de faire de même au fédéral, notamment au moment de la réforme de la loi sur la radiodiffusion prévue par son gouvernement. La ministre siège d’ailleurs à un comité « médias et divertissement » de l’UNESCO.
« Tout est sur la table », a-t-elle redit vendredi, après s’être fait rappeler, notamment, les compressions récentes survenues chez Postmedia. La ministre devrait annoncer son échéancier quant à la réforme de la loi, ainsi que quant à d’autres actions ayant rapport aux médias, durant la deuxième moitié de 2017.
La ministre Joly a aussi rappelé la formation d’une table de concertation sur les échanges culturels entre la Chine et le Canada. Cette table de concertation, qui réunit des acteurs du milieu culturel, a pour mission de conseiller le gouvernement quant à l’approche à privilégier dans les rapports économiques et culturels avec la Chine.
« Il s’ouvre un musée toutes les semaines en Chine », a-t-elle relevé, en signalant qu’alors qu’il y a environ un musée canadien pour 30 000 personnes, il y a présentement un musée en Chine pour 300 000 personnes. « Ils ont besoin d’expositions », a-t-elle dit, devant une assemblée qui réunissait le gratin culturel montréalais.
Source : Mélanie Joly rencontre les géants d’internet, Le Devoir, Caroline Montpetit, 8 avril 2017